Comment la recherche spatiale pourrait révolutionner la médecine sur Terre

Un voyage dans l’espace a un impact important sur le corps humain. En microgravité, les muscles s’affaiblissent et les os se dégradent, faisant perdre aux astronautes 1% de leur masse chaque mois. Ces conditions pourraient aider les chercheurs à mieux comprendre certaines maladies et à développer de nouveaux médicaments. “Les changements que notre corps subit dans l’espace imitent ceux du vieillissement sur Terre, mais ils se produisent beaucoup plus vite”, explique Heidi Parris, scientifique associée du programme de la Station Spatiale Internationale (ISS) de la NASA. Pour rester en bonne santé, les astronautes doivent faire deux heures d’exercice par jour et suivre un régime alimentaire strict. Les modifications cellulaires et tissulaires posent des défis, mais offrent aussi des opportunités pour la recherche médicale. SpaceX a lancé le 24 août une mission de ravitaillement vers l’ISS avec de nouveaux projets de recherche qui pourraient accélérer la découverte de médicaments sur Terre. Voici trois avantages uniques de la microgravité qui pourraient améliorer la santé humaine. D’après Arun Sharma, directeur du Centre de Médecine Spatiale du Cedars-Sinai Medical Center, la faible gravité de l’ISS pourrait aider à cultiver des modèles 3D appelés organoïdes, utilisés pour étudier les maladies, les réponses aux médicaments et la toxicologie. Ces organoïdes, issus de cellules souches reprogrammées, pourraient être de meilleure qualité en microgravité, sans l’effet compressif de la gravité. Après un mois dans l’espace, ils seront analysés sur Terre pour évaluer leur structure. Actuellement, Sharma les utilise pour étudier les effets des traitements contre le cancer sur le cœur, mais ils pourraient aussi servir à tester d’autres maladies comme les troubles cardiaques ou les maladies neurodégénératives. Les astronautes perdent leurs os 12 fois plus vite dans l’espace qu sur Terre. Dr. Abba Zubair, du Mayo Clinic de Jacksonville, étudie ce phénomène pour mieux comprendre la formation et la dégradation osseuse. Il suspecte que l’inflammation, déclenchée par une molécule appelée interleukine-6, joue un rôle clé. Cette recherche pourrait mener à des médicaments pour maintenir la santé osseuse, aussi bien sur Terre que dans l’espace. Enfin, la dégradation accélérée des os, du cœur et des muscles en microgravité pourrait aider à accélérer la découverte de médicaments. “Nous cherchons toujours des moyens d’accélérer la recherche de nouveaux médicaments pour traiter des maladies comme l’ALS ou la maladie de Parkinson”, explique Sharma. Les organoïdes pourraient permettre d’observer plus rapidement ces maladies dans l’espace, accélérant ainsi le développement de traitements.

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